Page:Rambaud, Histoire des doctrines économiques, 1909.djvu/536

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Surtout l’espace nous manque pour faire connaître les saines et réconfortantes idées que l’on puise dans la méditation de ce grand penseur. Je ne sais rien de plus fécond et de plus moral que la lecture des pages où il enseigne que la réforme des mœurs n’est point subordonnée à l’invention de nouvelles doctrines ; que les nations ne sont fatalement vouées ni au progrès, ni à la décadence ; et que les vices de la race peuvent être réformés par la loi et les mœurs[1]. À le lire, on se sent poussé au bien, parce qu’on sait davantage que le bien est un devoir, et on n’en est pas même détourné par la crainte de n’y pas atteindre. La voix de Le Play nous arrive toujours plus impérieuse, après ces vingt et quelques années où la loi et le gouvernement ont fait toujours davantage pour achever de perdre les trois choses que le maître nommait le Bien par excellence et qu’il demandait de restaurer, c’est-à-dire le respect de Dieu, le respect du père et le respect de la femme[2].





  1. Réforme sociale, Introduction, §§ 3, 4 et 5.
  2. Organisation du travail, ch. iv.