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Page:Rambaud, Histoire des doctrines économiques, 1909.djvu/705

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la monnaie et qui supprime son intervention dans l’accomplissement du travail et de la production sociale, augmente directement.la richesse capitaliste[1]. »

On finit par s’apercevoir — mais avec quelle peine ! — que ces longs développements sur le procès du capital renferment une des idées maîtresses du marxisme : à savoir, que la production n’est devenue capitaliste que lorsqu’elle s’est appliquée à transformer des matières premières obtenues par voie d’échange, pour en faire des produits destinés à leur tour à être échangés. D’où l’on a pu dire avec raison qu’aux yeux de Marx le capital est essentiellement constitué par de l’argent obtenu au moyen d’un échange précédent d’argent. Donc, logiquement, si avec 1.000 francs qui ne proviendraient pas d’un échange (hypothèse invraisemblable dans le système marxiste), j’allais au marché pour acquérir des marchandises que je dusse ensuite revendre 1.100 francs, ces 1.100 francs seraient du capital, mais non pas les 1.000 francs premiers. Cette dernière partie de la théorie marxiste est de pure fantaisie : quant à la description des stades circulatoires, du stade productif et des vitesses variables de rotation, il faut reconnaître que les développements ou les explications fournis par Marx, bien loin de jeter quelque clarté, ne font qu’obscurcir des phénomènes assez simples par eux-mêmes.

IV. — Matérialisme historique.

Par ce mot on entend, dans la doctrine de Marx, la fatalité immanente des systèmes sociaux et des idées. Ce seraient les situations économiques qui commanderaient les événements et toutes les phases successives de l’évolution sociale ; les hommes ne seraient rien ; les phénomènes de production et de répartition seraient tout et livreraient en toutes choses le dernier mot de l’histoire. Le matérialisme historique — selon le mot du socialiste Anton Menger — c’est « cette conception de Marx et d’Engels, selon laquelle

  1. T. II, ch. xvii, § 2.