Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/12

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temps, parce qu’elle représente la pensée de l’humanité ; elle offre un sujet de méditation qui ne saurait ni s’épuiser ni vieillir.

Les Commentaires sur le Nouveau-Testament ont été publiés par Calvin lui-même. Lus au seizième siècle de tous les chrétiens réformés, ils le sont encore aujourd’hui des hommes qui s’occupent d’une manière spéciale de travaux théologiques. L’édition actuelle n’est qu’une reproduction exacte de celle qui fut imprimée à Genève par Conrad Badius, en 1561. L’orthographe même en a été respectée. C’est donc tout simplement une édition moderne, faite avec soin, et d’un format plus commode que les autres. Peut-être aura-t-elle l’avantage de procurer à Calvin de nouveaux lecteurs parmi les hommes qui aiment les ouvrages sérieux, mais qui reculent devant un in-folio chargé de poussière. Ce serait sans doute la meilleure récompense à souhaiter aux éditeurs.

La publication des Lettres françaises de Calvin a une toute autre importance ; c’est une collection en grande partie nouvelle. Sur deux cent soixante-dixhuit lettres, cent soixante-dix étaient demeurées inédites. C’est en outre un recueil dont la lecture est du plus haut intérêt ; il s’y reflète, comme le dit M. Bonnet, toute une vie et toute une époque d’une saisissante grandeur. Calvin s’y dévoile en entier, avec l’inflexibilité de son âme austère et l’incroyable énergie de sa conviction. Si vous voulez savoir ce