courants. Il faut donc, si ces préjugés ont vieilli, que cette argumentation, dont le sort est indissolublement lié à celui du christianisme, ait, en quelques points, vieilli avec eux. M. Vulliemin, dans l’article dont nous avons cité la conclusion, fait un aveu semblable ; il reconnaît qu’il y a dans Pascal une grande part à faire au moyen âge. Vinet, si je ne me trompe, en jugeait de même. Quelle est cette part qu’il faut retrancher de l’œuvre de Pascal, pour en laisser la responsabilité au moyen âge ou aux préjugés ? En d’autres termes : en quoi l’apologie de Pascal a-t-elle fléchi sous l’effort du temps ou des adversaires ? en quoi est-elle restée jeune et nouvelle, comme le reste la vérité ? — Grave question que nous a suggérée la préface de M. Astié, et que nous voudrions aborder aujourd’hui.
Cette question, si sérieuse qu’elle soit, n’a pas, à nos yeux, toute la portée qu’elle aurait, peut-être, aux yeux du nouvel éditeur des Pensées. Pour lui, discuter l’œuvre de Pascal, ce serait discuter l’œuvre de toute cette famille d’apologètes qui, pour accorder la place d’honneur aux preuves internes du christianisme, invoque le grand exemple de Pascal ; ce serait s’attaquer à une école actuellement vivante, à l’école dont M. Astié paraît suivre les inspirations. Nous n’en jugeons pas ainsi.
Il faut faii’e entre Pascal et les écrivains modernes