d’enlever au christianisme le système de défense essayé par Pascal, afin de concentrer l'attaque sur ridée d’une révélation sanctionnée par des miracles et des prophéties. Mais de nos jours, qu’il accompagne l’incrédulité ou la foi, peu importe, l’exclusisme dogmatique ne trouve plus faveur. On permet à chaque doctrine de se défendre comme elle l’entend. Si le christianisme veut’se servir, dans sa propre cause, des armes de la philosophie, il en est bien libre. On ne lui interdit plus de chercher s’il a un sens et une portée philosophique ; on se borne à contester la valeur de la philosophie qu’il prétend tirer de son sein. La lutte s’est engagée sur un terrain nouveau.
Il y a plus : l’apologie chétienne a été forcée par le mouvement même de la pensée moderne, et par la nature de nos préoccupations actuelles, à se transformer ainsi. C’est sous l’influence directe de l’esprit du dix-neuvième siècle, c’est pour en suivre le mouvement, que les amis de l’Evangile ont cherché dans le christianisme une philosophie à opposer aux doctrines humaines. Le côté surnaturel des choses n’est plus celui qui fait impression sur nous. Dans l’âge d’enfance, les hommes et les sociétés se laissent facilement séduire au merveilleux. Au moyen âge, le récit des prodiges qui ont signalé la mort du Christ, le tremblement de terre, les ténèbres, le voile qui se déchire, avaient plus de puissance pour con-