agir, il est nécessaire de rappeler en quelques mots l’histoire des partis qui divisaient cette petite et glorieuse cité.
Genève avait, au commencement du seizième siècle, une constitution mixte qui partageait le pouvoir entre l’évêque, le vidame[1] et les syndics. La souveraineté de l’évêque, les prérogatives du vidame et les franchises du peuple se faisaient mutuellement contre-poids. Une semblable constitution, comme le fait observer M. Mignet, ne pouvait donner à Genève qu’une existence longtemps troublée, une souveraineté incertaine, une liberté combattue.
Deux fois par an tous les citoyens étaient rassemblés pour délibérer sur l’état public et sa réformation, ce qui était pour garder l’évêque de tyrannie et le petit conseil d’oligarchie.[2] — Mais c’était dans les projets ambitieux du vidame, qui avait la force en main, que se trouvait le plus grand danger pour la liberté de Genève. Pendant quatre siècles la bourgeoisie résista, en s’appuyant d’abord sur la maison de Savoie contre les comtes de Genevois, puis sur les cantons suisses contre la maison de Savoie. La