Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/371

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d’idée du comique, il n’y en a ni de la poésie ni du beau, ou plutôt toutes les idées qu’on en peut donner ne sont que des généralités sans portée. Quand les philosophes veulent s’élever à l’idée générale de l’être, ils disent l’être et ils en restent là ; le moindre mot qu’ils ajoutent en trouble la pure notion. De même, s’ils veulent atteindre à l’idée absolue du beau ou du comique, ils ne peuvent dire que le beau ou le comique, car dès qu’ils disent un mot de plus, ils penchent, sans s’en douter, vers une certaine espèce de beau ou vers un certain genre de comique. Laissons-les se nourrir de ces notions stériles, et allons aux types vivants du beau et du comique ; voyons ce qu’ils ont été chez les Grecs, chez les Latins, chez les Français, chez les Allemands et ainsi de suite. Etudions les goûts de toutes les nations et de toué les siècles, non pour courir après le goût « perfectionné », ce qui n’est pas moins puéril que de chercher l’idée pure du comique, mais pour nous enrichir l’esprit de connaissances substantielles et vivre de la vie de tous.

» L’objet de la critique, continuent nos nouveaux docteurs, n’est ni de louer ni de blâmer. Il lui suffit d’avoir compris. La critique n’est que l’intelligence appliquée aux productions de l’esprit humain les plus opposées. Elle se réjouit de la diversité de la nature. Nous sommes grecs avec les Grecs, latins avec les Latins ; nous serions chinois avec les Chi-