Page:Rambert - Études littéraires, t1, 1890.djvu/405

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sont pas précisément ceux que les maîtres ont coutume d’appliquer, mais qu’il est inutile de rappeler ici, car ce sermon sur le style a paru en premier lieu dans cette revue même, et nous ne pensons pas que nos lecteurs et lectrices l’aient si tôt oublié.

Si j’avais à rendre ici un compte détaillé des deux volumes de M. Stapfer, je le tiendrais un moment sur ce mot de sermon et lui dirais, avec la franchise toute bienveillante qu’on se doit entre amis et collaborateurs, que s’il se glisse parfois une note moins heureuse dans ses charmantes causeries, c’est lorsqu’il cesse de causer. Il serait parfait, ce sermon, si ce n’était pas un sermon. À quoi bon, je vous prie, ce texte, ces trois points et cette parodie de solennité ? M. Paul Stapfer a retenu de sa première jeunesse quelques traces d’une habitude dont on se déprend avec l’âge ; il croit encore, comme on se le figure à vingt ans, que les idées ont besoin d’être présentées, habillées, arrangées. Son premier ouvrage, la Petite comédie de la critique littéraire, péchait par excès d’arrangement. Son dernier volume, celui dont nous parlons en ce moment, n’est pas entièrement dégagé de cette juvénile affectation. Peut-être ne manque-t-il à M. Paul Stapfer, pour prendre rang parmi les critiques actuels les plus fins et les plus dignes d’être connus, que d’avoir entièrement secoué cette première enveloppe, dont les restes lui donnent encore je ne sais quoi de con-