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II


Calvin n’était pas un de ces hommes extraordinaires envers qui la nature est prodigue de ses faveurs les plus brillantes. Il n’avait aucun de ces dons qui font que du premier coup le génie subjugue ou séduit. Sa force fut dans le travail. Dans ce glorieux siècle de la Renaissance, où toutes les études refleurirent, personne ne travailla autant que Calvin. Ses œuvres en font foi. Ce sont neuf volumes in-folio, qui ne renferment ni la plus grande partie de ses lettres, ni la plus grande partie de ses sermons, restés manuscrits au nombre de plus de deux mille. Mort dans la force de l’âge, avant d’avoir atteint sa 54e année, Calvin avait eu le temps de développer et de fixer dans un ouvrage unique les doctrines de la Réformation, de les défendre par un très grand nombre d’opuscules, dont plusieurs sont considérables, et de commenter longuement presque tous les livres des Saintes-Ecritures.

C’est vraiment un prodige que l’activité de Calvin. « Il était, dit Pasquier, d’une nature remuante le « possible pour l’avancement de sa secte. » Jamais homme ne sut racheter le temps comme lui. Le dé-