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LECONTE DE LISLE[1]



Mesdames et Messieurs,

Y a-t-il encore des poëtes en France ?

De la génération qui prit l’essor entre 1820 et 1830, il n’en reste plus qu’un, le chef de l’école romantique, aujourd’hui le patriarche de la poésie française, dont le nom est dans toutes les bouches, Victor Hugo. Y en a-t-il de plus jeunes ? Oui, sans doute, il y en a, il y en a même de très forts ; mais ils sont beaucoup moins connus que leurs devanciers. L’un d’eux, que le public de Genève a eu le privilège d’entendre et d’applaudir, a vu, depuis quelques années, sa reputation devenir presque de la popularité ;[2] mais c’est un bonheur exceptionnel. La plupart

  1. Cet article, inédit, a fait l’objet d’un discours public prononcé d’abord à Zurich, puis à Genève et à Lausanne. Il en existe, dans les papiers de l’auteur, deux rédactions. Celle qu’on va lire semble avoir été écrite particulièrement en vue du public de Genève auquel il est fait allusion à une ou deux reprises.
  2. François Coppée.