Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/131

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Après avoir reçu, sous forme de vapeur, les eaux de la terre, ce vaste réservoir va les déposer sur le sommet des montagnes, d’où elles redescendent en ruisseaux ou en torrents. Il transporte à des distances prodigieuses le pollen et la graine des végétaux, et les œufs de beaucoup d’animaux. Enfin, il entretient la végétation dans les plantes et la respiration chez les animaux :

C’est là, dans l’éternel et grand laboratoire,
Que, sans cesse essayant mille combinaisons,
Récipient commun de tant d’exhalaisons,
La nature distille, et dissout, et mélange,
Décompose, construit, fond, désordonné, arrange
Ces innombrables corps l’un sur l’autre portés ;
Quelques-uns suspendus, d’autres précipités ;
Des soufres et des sels fait l’analyse immense ;
Des trois règnes divers enlève la substance ;
Les œufs de l’animal et la graine des fruits.
Et leur premier principe et leurs derniers produits,
Et la vie et la mort, et les feux et les ondes,
Et dans ce grand chaos recompose les mondes.

(Delille.)

L’air est sans odeur et sans saveur ; il est pesant ; 1 litre d’air à la température de zéro et sous la pression de 0m,76, c’est-à-dire pris au niveau de la mer (car à mesure que l’on s’élève l’air devient moins dense, plus léger), pèse 1gr,29.

L’air a passé longtemps pour un élément impondérable, et c’est seulement depuis le commencement du dix-septième siècle qu’on a pu mesurer l’épaisseur de la couche d’air qui enveloppe le globe, et s’assurer de la pesanteur de ce fluide.

Boire au moyen du chalumeau paraît un enfantillage.