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ni éruption. Quelques semaines après le souffle de l’harmattan, ces mêmes individus prirent la petite vérole, soit naturellement, soit artificiellement, et pendant cette seconde éruption, ce vent ayant recommencé, il guérit les soixante-neuf esclaves qui en étaient attaqués.

VII.

Le simoun ou samiel, vent violent et empoisonné du désert, vient du sud-est (fig. 33). Des tourbillons, des espèces de trombes, se joignent fréquemment à ce vent, et enlèvent dans les airs, jusqu’à une grande hauteur, des masses de sable qui donnent à l’atmosphère une couleur rouge, jaune orange et même bleuâtre, suivant l’espèce de teinte du terrain :

Ainsi, de l’air troublé les tourbillons mouvants
Livrent au loin la terre au ravage des vents.
Et qui ne sait comment leurs fougueuses haleines
Des déserts africains tourmentent les arènes,
Enterrent, en grondant, les kiosques, les hameaux,
La riche caravane et ses nombreux chameaux ?…
Que dis-je ? Quelquefois, sur une armée entière
L’affreux orage roule une mer de poussière ;
La nature se venge, et dans d’affreux déserts
Abîme ces guerriers, l’effroi de l’univers.

(Delille.)

« Ce vent, dit M. d’Abbadie, arrive sans signe précurseur, comme d’un four béant qui vomirait toute sa chaleur. Le patient chameau met alors sa tête contre le