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flexion ; il en résulterait donc que le nuage se trouverait dans le même cas que les montgolfières, lesquelles on produit une dilatation au moyen d’un foyer de chaleur.

« Toutes ces suppositions sont inutiles, dit M. l’abbé Raillard ; la suspension des nuages s’explique tout naturellement par l’état de division extrême dans lequel se trouve l’eau disséminée dans l’air, sous la forme de globules liquides très petits, ou de cristaux de glace très fins[1]. »

IV.

M. Rozet, qui a spécialement étudié la formation des nuages, s’exprime ainsi, dans son excellent Traité de la pluie en Europe :

«Le 21 mai 1850, à Orange, j’ai eu un très bel exemple de la formation des nuages par le refroidissement de certaines régions ; il avait beaucoup plu la nuit précédente ; au lever du soleil, les flancs du mont Ventoux, depuis le sommet jusque vers le milieu des pentes, étaient couverts de neige ainsi que plusieurs montagnes voisines d’une altitude de 1 000 à 1 400 mètres. Vers huit heures du matin, à Orange, le thermomètre marquait 17 degrés au-dessus de zéro ; des cumulus blanchâtres, isolés, s’élevant du fond des vallées, disparaissaient, parvenus à une certaine hauteur ; mais autour du Ventoux et de toutes les montagnes couvertes de neige, les nuages blanchâ-

  1. Cours de chimie générale, par MM. Pelouze et Frémy, 3e édition, p. 241.