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naturelle que la croyance à une autre vie : « Et vous, druides, dit Lucain, la mort, à vous en croire, n’est que le milieu d’une longue vie. Cette opinion fût-elle un mensonge, heureux les peuples qu’elle console, ils ne sont point tourmentés par la crainte du trépas ; de là cette ardeur qui brave le fer, ce courage qui embrasse la mort, cette honte attachée aux soins d’une vie qui doit renaître[1]

IV.

Il en est de même de tous les grands phénomènes de la nature : chacun d’eux présente des beautés particulières suivant le point de vue d’observation.

Qu’il est radieux l’arc-en-ciel qui couronne nos verts coteaux ! Mais qu’il resplendit aussi d’un nouvel éclat, lorsqu’il mesure l’étendue de l’Océan en illuminant les cieux ! Ce gage d’alliance, donné aux hommes par le maître suprême, est surtout doux et consolant pour le marin ballotté au sein de l’immensité.

Quel prestige les roulements du tonnerre, les sillons enflammés de la foudre, n’empruntent-ils pas également de la majesté de l’Océan ! « Te dirai-je les redoutables phénomènes dont la mer est le théâtre, les bourrasques subites, les noirs ouragans, les nuits ténébreuses, les longs éclairs qui sillonnent le ciel, les éclats de la foudre qui ébranlent le monde ? Immense et vaine entreprise qui tromperait les efforts d’une voix de fer !

  1. La Pharsale, liv. Ier.