Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/250

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nous avons été plusieurs fois dans un grand danger ; car le temps est ordinairement très calme tout autour, à l’exception de la place sur laquelle elle agit. C’est pourquoi les marins, lorsqu’ils voient une trombe s’avancer sans avoir aucun moyen de l’éviter, font feu dessus de leurs plus grosses pièces pour la rompre par le milieu. »

IV.

Le 6 septembre 1814, le capitaine Napier, commandant le vaisseau Erne, aperçut une trombe à la distance de trois encablures ; le vent soufflait successivement dans des directions variables ; la trombe au moment de sa première apparition semblait avoir le diamètre d’une barrique ; sa forme était cylindrique, et l’eau de la mer s’y élevait avec rapidité ; le vent l’entraînait vers le sud. Parvenue à la distance d’un mille du bâtiment, elle s’arrêta pendant plusieurs minutes ; lorsqu’elle commença de nouveau à marcher, sa course était dirigée du sud au nord, c’est-à-dire en sens contraire du vent qui soufflait. Comme ce mouvement l’amenait directement sur le bâtiment, le capitaine Napier eut recours à l’expédient recommandé par tous les marins, c’est-à-dire qu’il fit tirer plusieurs coups de canon sur le météore. Un boulet l’ayant traversé à peu de distance de la base, au tiers de la hauteur totale, la trombe parut coupée horizontalement en deux parties, et chacun des segments flotta ça et là incertain, comme agité successivement par des vents opposés. Au bout d’une minute, les deux parties se réu-