Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/271

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fait pas dans le même sens, et le mouvement de translation ne s’opère pas dans la même direction pour l’un et pour l’autre hémisphère.

Au centre du cyclone, où règne un calme complet des airs, la mer est cependant horriblement agitée.

Dans cet espace de calme il n’existe pas de nuage ; le soleil resplendit, les astres reparaissent, et l’on croit au retour du beau temps, on s’abandonne à une entière sécurité alors que l’on est de tous côtés entouré par une vaste ceinture d’orages et de rafales terribles, aux atteintes desquels on ne saurait échapper.

Tout autour de ce calme central, le mouvement rotatoire a la même énergie, et cette énergie est poussée au plus haut point ; dans aucune autre partie de l’ouragan elle n’est aussi forte. Par conséquent, lorsqu’on arrive à cette région du centre, on passe de la tempête la plus violente au calme le plus complet, et réciproquement lorsqu’on la quitte, on passe du calme le plus complet à la tempête la plus violente ; mais alors les rafales soufflent dans une direction tout à fait opposée à celles qui ont précédé le calme ; ce qui doit être, puisque leur mouvement est circulaire (fig. 54.)

On sera peut-être étonné de voir que les rafales sont plus violentes à la circonférence qui détermine le calme central, que sur les bords du cyclone. Il est en effet tout naturel de supposer que l’énergie des rafales étant la conséquence de la vitesse du mouvement rotatoire, on dût trouver les vents plus violents sur les bords extrêmes du tourbillon, puisque les molécules aériennes paraissent parcourir une plus grande circonférence dans le même temps.