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l’Écosse, peuplés d’esprits tutélaires dont les visites bienfaisantes leur apportaient l’espérance et le bonheur.

II.

Dans les Harmonies de la nature, de Bernardin de Saint-Pierre, on trouve quelques passages qui viennent à l’appui des assertions précédentes. Il parle d’un homme qui avait trouvé le secret d’annoncer l’arrivée des vaisseaux, lorsqu’ils étaient encore à 60 ou 80 lieues du port, et même plus loin. Il en avait fait l’expérience nombre de fois à l’Ile de France, devant plusieurs témoins qui avaient signé son mémoire :

« J’ai pensé, dit Bernardin de Saint-Pierre, que cet observateur avait pu, dans quelques circonstances favorables et communes dans le ciel des tropiques, avoir la vue des vaisseaux éloignés par la réflexion des nuages.

« Ce qui me confirme dans cette idée, c’est un phénomène qui m’a été raconté par notre célèbre peintre Vernet, mon ami.

« Étant dans sa jeunesse en Italie, il se livrait particulièrement à l’étude du ciel, plus intéressante sans doute que celle de l’antique, puisque c’est des sources de la lumière que partent les couleurs et les perspectives aériennes qui font le charme des tableaux ainsi que de la nature ; Vernet, pour en fixer les variations, avait imaginé de peindre sur les feuillets d’un livre toutes les nuances de chaque couleur principale et de les marquer de différents numéros.