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victimes de la foudre ne se répartissent pas également sur toutes les régions de la France, et les départements montagneux : la Lozère, la Haute-Loire, les Hautes-Alpes, la Haute-Savoie, occupent le premier degré de l’échelle, tandis que les plus épargnés sont plutôt des pays de plaines : la Manche, l’Orne, l’Eure, la Seine, le Calvados.

M. Boudin a également adressé à l’Académie une nouvelle note, tendant à démontrer l’action foudroyante de l’homme récemment foudroyé. Voici deux observations qu’il rapporte :

La première est relative à un homme qui, le 30 juin 1854, fut tué par la foudre, près du Jardin des plantes, à Paris, et dont le corps resta pendant quelque temps exposé à une pluie battante. Après l’orage, deux soldats qui voulurent enlever le cadavre reçurent chacun un choc violent au moment où ils le touchèrent.

Dans la seconde observation ; deux artilleurs chargés de relever deux poteaux du télégraphe électrique qui avaient été renversés, le 8 septembre 1858, par un orage, à Zara (Dalmatie), ayant saisi, deux heures après l’orage, le fil conducteur, éprouvèrent d’abord de légères secousses, puis furent tout à coup terrassés ; tous deux avaient les mains brûlées. L’un ne donnait même plus aucun signe de vie ; l’autre, en essayant de se relever, retomba immédiatement en touchant du coude un de ses camarades accouru à ses cris. Ce dernier, terrassé à son tour, éprouva des accidents nerveux divers, et son bras présenta une brûlure de la peau à l’endroit même où il avait été touché.