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tronc son contingent de fluide électrique, qui vient grossir le courant principal auquel le tronc sert de conducteur.

Les traces ou les sillons en hélice qui se remarquent quelquefois sur des arbres foudroyés, et assez fréquemment sur les chênes, prennent cette direction hélicoïdale par suite de la tendance du courant électrique à suivre la longueur des cellules qui constituent le jeune bois, seul bon conducteur de l’électricité. Lorsque la foudre frappe des vignes, formées de ceps tous égaux en hauteur et très régulièrement espacés, comme on en voit un grand nombre dans la vallée du Léman, la surface frappée est à fort peu près un cercle régulier et bien défini. L’action plus forte du centre décroît en se rapprochant de la circonférence ; là elle cesse subitement, et au delà du cercle on n’aperçoit aucune souche atteinte. Dans l’intérieur il n’y a ni anneaux, ni séparations[1].

À une réunion de la Société philosophique de Manchester, M. Sidebotham a également parlé des effets de la foudre sur les différentes espèces d’arbres. Il a recueilli un certain nombre de cas, et il a été surpris de trouver que les hêtres avaient échappé aux coups de la foudre d’une manière remarquable, et à un point qui permettrait de dire que jamais un hêtre n’a été foudroyé.

Dans 28 cas d’arbres foudroyés en Angleterre, on a remarqué que les coups se répartissaient de la manière suivante sur les diverses espèces :

Chênes, 9 ; peupliers, 7 ; érables, 4 ; saules, 3 ; mar-

  1. Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1872.