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tellement avariées par des coups de foudre, qu’elles étaient impropres au service. Dans le huitième de ces cas, le feu avait pris aux mâts, aux voiles, etc.

Il rapporte que, sur cinquante-quatre navires marchands frappés par la foudre, dix-huit ont été complètement perdus.

Les paratonnerres qu’il propose pour éviter ces malheurs consistent en de longs conducteurs fixés dans les mâts et à la coque des vaisseaux. Dans cette disposition, la foudre ne peut arriver dans la mer par un chemin plus facile que celui qui lui est offert par les conducteurs du paratonnerre. Depuis près de trente ans, aucun navire de la marine royale pourvu d’un paratonnerre établi d’après les principes de l’auteur n’a été endommagé par la foudre.

Voici un fait qui vient donner une nouvelle importance à ce système :

Une dépêche officielle du vice-amiral sir William Martin, commandant en chef de la flotte anglaise dans la Méditerranée, annonçait que, dans la nuit du 20 septembre 1863, le vaisseau de Sa Majesté le London avait été frappé de la foudre pendant une très forte tempête. Les étincelles électriques s’élançaient à la fois de plusieurs points des lames conductrices. Le choc fut terrible ; tous les matelots du bord éprouvèrent la même sensation que s’ils avaient été assaillis par un violent tremblement de terre. Et cependant, à l’exception de quelques clous arrachés, cette explosion formidable ne causa aucun désastre. C’est que le London, de 90 canons, est armé du paratonnerre et des admirables conducteurs continus de M. Harris. Une