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la direction des aiguilles des boussoles, et de la production de courants électriques dans les fils télégraphiques.

Au moyen de ces données et des notions qu’on possède sur l’état électrique de la terre et de l’atmosphère, de La Rive a réussi à démontrer que les aurores polaires devaient être attribuées à des décharges s’opérant dans le voisinage des deux pôles terrestres, entre l’électricité négative de la terre et l’électricité positive de l’atmosphère.

Ce n’est pas tout : les apparences lumineuses des aurores polaires, l’influence sur elles du magnétisme terrestre restaient à expliquer. De La Rive y est parvenu, en examinant de près l’effet lumineux des décharges électriques à travers des gaz très raréfiés, soit secs, soit chargés de vapeurs aqueuses à différentes températures, et en étudiant, au moyen d’électro-aimants très puissants, l’influence du magnétisme sur ces décharges. Il a ainsi réussi à reproduire en petit toutes les apparences des aurores polaires jusque dans leurs moindres détails, soit sous le rapport de leur teinte lumineuse, soit sous celui de leur forme et de leur mouvement.

Après avoir étudié et reproduit, l’un après l’autre, les phénomènes et les apparences qui accompagnent et caractérisent les aurores dans la nature, de La Rive a imaginé un appareil qui en donne la représentation complète et exacte.

« D’accord avec la plupart des physiciens, dit-il, je persiste à considérer les aurores polaires comme un phénomène qui se passe dans l’atmosphère. Je n’en voudrais, au besoin, pour preuve que la remarque faite par M. Biot, à l’occasion des aurores qu’il avait observées en 1817