Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/446

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« Le 30 décembre 1856, à quatre heures du matin, disait-il dans une note envoyée à l’Académie des sciences, nous entendîmes un petit bruit sourd, assez semblable à celui d’un orage lointain. Ce bruit cessa et reprit. À quatre heures quinze minutes, nous éprouvâmes subitement de fortes secousses ; le navire se mit à trembler violemment, environ deux minutes ; la barre du gouvernail jouait dans les mains du timonier, sans qu’on pût la retenir ; les jambes flageolaient ; on distinguait à peine le son de la voix. Ces secousses étaient accompagnées d’un bruit assez fort, semblable à celui que produisent plusieurs feuilles de métal frappées l’une contre l’autre. »

Il faisait dans ce moment un temps superbe, petite brise du sud ; la mer était plate ; le navire filait quatre nœuds, avec les bonnettes des deux bords ; l’obscurité n’a pas permis de voir si l’eau de la mer éprouvait des bouillonnements ; un seau d’eau puisée le long du bord a fait reconnaître qu’elle n’avait point changé de température. Le navire était alors par 0° 10′ latitude sud, et 2° 35′ longitude ouest ; il avait un sillage constant de trois à quatre milles à l’heure.

De petites secousses se firent encore sentir jusqu’à huit heures du matin, accompagnées du même bruit sourd, mais de plus en plus éloigné ; le bruit cessa tout à fait vers quatre heures du soir.

Le capitaine du Godavery a fait, à la même heure et dans les mêmes parages, la même observation : « J’ai eu sous la ligne, dit-il, un tremblement de terre par 20 degrés ouest, qui dura environ dix minutes ; la mer belle, jolie brise, toutes voiles dehors ; le navire fut fortement