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M. Élie de Beaumont fait remarquer que l’utilité de ces détonations n’est pas quelque chose de nouveau pour les hommes qui travaillent dans les mines sujettes au grisou. On y a surtout recours après l’interruption des travaux pour le repos du dimanche, l’accumulation du gaz en quantité double rendant alors les explosions plus redoutables. Des ouvriers, rampant sur le sol des galeries, portent vers les parties supérieures où s’amasse le grisou des lumières ajustées au bout de longues gaules, et le font détoner ; au moyen de ces précautions et de quelques autres qu’a indiquées l’expérience, ces hommes, que l’on désigne communément, à cause de leurs fonctions, sous le nom de canonniers ou de pénitents, ne courent pas autant de risques qu’on pourrait d’abord le supposer.

En 1856, M. Dobson a communiqué à l’Académie des sciences un important mémoire, que l’on peut regarder encore comme à l’ordre du jour, sur le rapport qui existe entre les explosions de gaz dans les houillères et les cyclones ou ouragans circulaires.

Dans ce mémoire, l’auteur fait remarquer que la vitesse et la quantité de dégagement du grisou dépendent, toutes choses égales d’ailleurs, de la densité ou de la pression atmosphérique ; le dégagement est plus grand quand la pression est moindre, et réciproquement.

La proportion de gaz carboné ou grisou contenue dans l’atmosphère des galeries n’atteint jamais un chiffre déterminé sans qu’il y ait danger d’explosion, de sorte qu’il faut absolument maintenir un certain rapport entre la vitesse de ventilation et l’écoulement gazeux à l’inté-