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fin. Outre les grands courants, il y en a beaucoup de secondaires ; nous en avons observé un très grand nombre en parcourant les mers jusqu’aux îles Tristan, qui se trouvent à quelques centaines de lieues au delà du cap de Bonne-Espérance ; on reconnaît facilement ces courants à la simple vue : ils forment une espèce de vaste ruban qui miroite d’une manière particulière sur le reste de l’Océan, et toujours ils impriment une certaine dérivation aux navires qui les traversent.

II.

C’est à l’étude de ces courants que l’on doit l’étrange découverte d’une mer libre dans les glaces polaires. Nous ne pouvons mieux faire ici que de résumer M. Julien, qui a fait sur ce sujet un remarquable rapport à la Société géographique de Paris.

Grâce aux nombreuses et importantes découvertes qui ont été le résultat des expéditions successives envoyées, pendant plusieurs années, à la recherche de sir John Franklin, on possède aujourd’hui des notions assez précises sur les courants de surface de ces régions hyperboréennes. Celui qui sort du détroit de Behring s’infléchit au nord-est, longe les îles de Banks et de Melville, et pénètre dans les détroits de Barrow et de Lancastre, pour venir se mêler aux grandes eaux de la baie de Baffin, qui descendent vers l’Atlantique à travers le détroit de Davis.

Pendant leur hivernage dans les mers polaires, les navires l’Intrépide et le Résolu dérivèrent constamment vers