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les dieux, les inflexibles dieux ont formé le vaste promontoire qui avance au milieu de ces vastes ondes ; et pour accroître mes tourments, pour insulter à ma douleur, Thétis vient chaque jour me presser de son humide ceinture.

« À ces mots, il laissa tomber un torrent de larmes, et disparut. Avec lui s’évanouit la nuée ténébreuse ; et la mer sembla pousser un long gémissement[1]. »

II.

Notre savant illustre, M. Chevreul, le doyen des savants de tous les pays ou plutôt le doyen des étudiants, comme il se plaît à s’appeler souvent avec un fin sourire, vient de faire une communication à l’Académie des sciences (séance du 28 août 1882), d’une haute importance au point de vue de l’histoire des météores et qui a vivement captivé l’attention de tous. Il est juste de dire que la Société nationale d’agriculture en a eu les prémices.

On sait que les lois des cyclones, de ces vastes et terribles ouragans qui se manifestent spécialement dans la mer des Indes, sont maintenant bien connues.

Ces météores sont d’immenses tourbillons d’un diamètre plus ou moins grand ; il peut atteindre trois ou quatre cents lieues. La force du vent augmente de tous les points de la circonférence jusqu’à une certaine distance du centre où règne un calme d’une étendue variable. Ces tourbillons

  1. Les Lusiades, chant V.