Page:Rambosson - Histoire des Météores, 1883.djvu/290

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tence ; les longues houles qui règnent au large viennent en grondant battre la plage et mettent en mouvement cette masse innombrable de galets qui entourent l’île.

Puis le ras de marée se déclare. Cette coïncidence du ras de marée avec le cyclone est très remarquable ; il n’est pas d’exemple d’un ouragan ayant frappé la Réunion sans qu’il ait été précédé d’un phénomène de cette nature. Dès que l’on voit grossir la mer, on peut être assuré qu’il existe une perturbation dans le voisinage.

Quelques jours avant l’ouragan, au moment du lever et du coucher du soleil, les nuages se colorent en un rouge orangé qui se reflète sur la mer, et cette coloration nous fait assister à ces spectacles si brillants et si magnifiques, qui imposent un profond sentiment d’admiration à ceux qui ne se doutent pas de l’imminence du danger que révèle ce ravissant tableau.

À mesure que le cyclone s’approche cette teinte rougeâtre prend une couleur plus prononcée et tirant sur le rouge cuivré ; puis un bandeau noirâtre et épais s’étend du nord-est au sud-est, répandant sur le ciel un aspect sinistre. Les têtes de cumulus sont d’un rouge cuivré, donnant à la mer et à tous les objets qui sont à terre un reflet analogue, qui fait paraître l’atmosphère comme embrasée d’un éclat métallique.

Le cyclone est proche.

Quant au vent qui règne en ce moment, il ne peut donner aucun indice sur la marche probable de l’ouragan.

Au milieu du calme qui précède la plupart du temps ce redoutable phénomène, l’influence de la terre fait