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LA VIE ET LA MORT


LA LÉGENDE DE LA TERRE


 
Lorsque le Créateur eut ébauché l’espace,
Le grand espace morne aux champs illimités,
Il prit sur son épaule une lourde besace
Où l’on oyait un bruit confus d’astres heurtés.

Et, plongeant dans le sac ses mains miraculeuse
Comme un semeur pensif, à pas lents et pareils,
Il parcourut l’éther aux plaines fabuleuses,
Ensemençant le vide énorme de soleils.