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LA VIE ET LA MORT


Alors Dieu se dressa sur son trône écarlate,
Et, tendre, ému, pleurant comme nous, il baissa
Ses deux bras lumineux sur l’immensité plate.
Et, de toute sa voix de tonnerre, il lança :

« Parcelle de soleil qui te nommes la Terre,
Larves qui gémissez sur elle : Humanité,
Chantez ! Je vous fais don de la Mort salutaire
Qui vous ramènera dans l’Astre de clarté ! »


* *


Et c’est pourquoi, superbe, insensible aux désastres.
Le Poète, créé pour les étoiles d’or,
Dédaigneux de la terre, a les yeux sur les astres,
Vers lesquels il prendra bientôt son large essor.