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Page:Rameau - La Vie & la Mort, 1886.djvu/222

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LA VIE ET LA MORT

III

Or, vous passiez par là. vous, plus pure qu’un ange.
Vous, plus chaste qu’un lis, vous, plus sainte qu’un Dieu !
Oh ! le ciel, par erreur, vous fit naître au milieu
Des gens, comme il fit naître au milieu des épines
Ces belles vierges-fleurs qu’on appelle églantines !
Oh ! vous étiez si douce, ô vierge ; vous étiez
Si belle, que parfois, tenez, quand vous jetiez
Par mégarde sur un passant vos yeux de flamme.
C’est tout le paradis qu’il se sentait dans l’âme ;
Et Ton aimait vous voir, comme l’aube des cieux :
Et l’on aurait voulu, calme, silencieux,
Grave, pétrifié —lins la paix extatique,
Comme un grand sphinx rêvant auprès d’un temple antique.
Toute l’éternité vivre à côté de vous !