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Page:Rameau - La Vie & la Mort, 1886.djvu/35

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LA VIE ET LA MORT 23

Et puis, Dieu l’emmenant dans le ciel, tout d’un trait, Lui montra des vols blonds d’étoiles immortelles. Si douces ! qu’ici-bas, toujours, l’àine voudrait Vertigineusement prendre l’essor vers elles !


« Oh ! comme c’est joli ! » dit-il, les bras tendus. Et, pour illuminer ses nuits aux sombres voiles, L’Homme, enlevé sur Dieu, par grands bonds éperdu ; Escalada le ciel et lui prit deux étoiles.


Or, comme il était las d’avoir tant cheminé, L’Homme, qui revenait vers la terre morose, S’endormit dans un pli de l’azur satiné, Ayant à ses côtés étoiles, neige et rose.


Et le bon Dieu voulant que l’Homme, à son réveil, Vit en un seul objet ces choses mirifiques : Neige aux pures blancheurs, rose à l’éclat vermeil, Etoiles aux rayons doux et béatifiques ;