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Page:Rameau - Notes historiques sur la colonie canadienne de Detroit, 1861.djvu/58

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moins brillante sans doute, mais plus facile et plus sure, c’est celle du travail, du ménagement et d’une honnête industrie. Ce n’est pas la route d’une grande richesse, mais c’est celle d’une aisance tranquille et heureuse. Tout le monde peut y prétendre et y parvenir, car il n’est pas un homme qui ne puisse mettre de l’épargne et de l’ordre dans ses dépenses, les mesurer à ses ressources, plutôt au-dessous qu’en-dessus, de manière à avoir toujours du reste, si petit qu’il soit. Voilà la véritable source de la fortune, accessible à tout le monde ; car la masse de ces petits restes, de ces petites économies, amassées jour par jour, année par année, grossissent et mettent l’homme à portée d’accroître ses moyens d’action, en acquerrant des bestiaux, des outillages ou de nouvelles terres. L’accroissement de sa petite fortune lui permet alors d’accorder un peu plus à son bien-être, tout en continuant son système d’épargnes journalières.

Si vous considérez autour de vous, vous vous convaincrez facilement que la plupart des petites fortunes qui constituent l’aisance commune des familles viennent de cette origine. La modération dans la vie et dans les dépenses, l’assiduité au travail, l’industrie qui s’applique à perfectionner ses moyens de production : tels sont les véritables, les seuls moyens de progrès pour