Page:Ramond - Élégies.djvu/80

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LE SOIR.


Du haut de ce rocher, le théâtre du monde
Paraît sombre et majestueux ;
L’ombre s’étend sur la plaine profonde,
Et s’élève en vapeur à la voûte des cieux.

Dans le creux de cette vallée,
J’entends gronder un noir torrent ;
Son bruit éveille au loin la nature troublée ;
Le vent du soir l’apporte en murmurant.

Élève-toi, mon âme, à la voûte azurée !
Prends des cieux la route ignorée,
Suis dans les airs la vapeur colorée
Par les derniers rayons du jour.
Dégage-toi d’un sein rebelle ;