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MESURES DE QUANTITÉS INFINITÉSIMALES

possède quelque peu de tension de vapeur et, par conséquent, une certaine quantité accompagne l’hydrogène. Pour tenir compte de cette quantité, on mesure sa radioactivité ; et en la comparant à celle du gaz avant son introduction dans l’appareil, on évalue la perte, et on détermine la proportion restée dans l’appareil.

Ayant autant que possible enlevé l’hydrogène, on élève le réservoir f, afin de protéger le robinet h contre l’attaque par l’émanation, et on laisse échauffer le tube j. L’émanation se gazéifie ; en élevant le réservoir d, on le comprime dans le tube capillaire m, où l’on mesure son volume. Mais il faut choisir ce tube d’un diamètre tel que l’on puisse, à une pression peu éloignée de celle de l’atmosphère, déterminer son volume. Si l’on mesure sous une pression trop basse, la correction pour la capillarité, qui peut monter à 2 centimètres de mercure, devient trop grande. Il est toutefois difficile d’évaluer la grandeur de cette correction, car nous n’avons pu trouver de résultats constants pour la capillarité ; elle paraît être influencée par l’état d’électrification du mercure due à la présence de l’émanation. Cela importe peu, cependant, lorsqu’on fait la mesure à une pression voisine de 760 millimètres, car on peut presque négliger une différence de 5 millimètres, qui ne dépasse pas 0,7 % de la pression totale.

Pour vous donner une idée de l’exactitude de cette mesure, permettez-moi de citer une expérience récente, où nous avons déterminé qu’un échantillon d’hélium possédait un volume de 0mm³,042 ; la longueur du tube mesuré était de 20 millimètres, ce qui permet d’atteindre une approximation de 1/200. En fondant un fil de platine au sommet du tube capillaire, on peut se convaincre de la pureté de ce gaz, par la décharge électrique à travers le gaz : l’autre électrode est constituée par le mercure du réservoir, et on peut empêcher de voir les lignes de mercure, en le solidifiant au moyen d’un cornet, rempli d’air liquide, entourant le tube.

Nous avons comprimé l’émanation, afin de la liquéfier ; le tube au-dessus est en verre épais et peut résister à une pression considérable. Nous l’avons coupé, et nous l’avons monté dans un appareil de compression, semblable à celui d’Amagat. L’émanation se liquéfie à la température ordinaire, à une pression d’environ 10 mètres de mercure. Le volume du gaz, qui était de 0mm³,1 se réduit à 0mm³,00025 ; il occupait environ 0mm,24 de la longueur du tube capillaire ; naturellement, pour l’observer, nous nous sommes servi