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merveilleux effets de l’amitié & de l’amour. Je voulois la préparer peu-à-peu au denouëment que je meditois. Je m’oubliois quelquefois en lui parlant, & je me laissois tellement emporter par ma vivacité, qu’elle m’interrompoit souvent en me disant : Amana, on croiroit à vous entendre que vous sentez dans ce moment tout ce que vous dépeignez.

Je vécus ainsi plusieurs mois avec elle, sans qu’elle pût deviner mon déguisement, ni ma passion. Comme mon cœur n’étoit point corrompu, je ne meditois point le crime. Je crus que si je pouvois l’engager à m’aimer, elle abandonneroit son état pour partager ma couronne. J’attendois toujours un mo-