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cider de la liberté des Lyciens, les Cariens mirent nos troupes en désordre ; c’étoit dans une grande plaine, mais il n’y avoit de sortie pour ceux qui fuyoient que par un passage étroit : Je gagnai ce passage ; je menaçai de percer de mes dards quiconque oseroit s’y présenter, je ralliai ainsi nos troupes ; je revins charger l’ennemi, je le mis en déroute, & je remportai une pleine victoire. Cette action attira l’attention de toute l’armée ; on ne parloit que de mon courage ; tous les soldats m’appelloient le libérateur de la patrie. Je fus conduit devant la Reine, qui ne me reconnut point ; nous étions séparés depuis six ans, les chagrins & les fatigues avoient changé mes traits.