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j’établis au dedans de moi-même un empire sur mes passions & sur mes desirs, plus glorieux & plus consolant que le faux éclat de la Royauté. Malgré mon éloignement & ma retraite, mon frere prit des ombrages contre moi, comme si j’eusse voulu remonter sur le Trône, & je fus obligé de quitter les Indes.

Mon éxil devint pour moi une nouvelle source de bonheur ; il ne dépend que de nous de mettre à profit toutes nos disgraces. Je visitai les Sages de l’Asie, je conversai avec les Philosophes des différens pays, j’appris leurs Loix, & leur Religion. Je fus charmé de trouver que les grands hommes de tous les temps & de tous les lieux, pensoient de même sur la Divini-