Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 1.pdf/182

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des Dieux même de le détrôner, ne put soutenir l’adversité ; ce Prince d’une valeur si renommée, n’avoit point le vrai courage d’esprit ; il avoit mille & mille fois méprisé la mort, il ne sçavoit pas mépriser la fortune. Je tâchai de le calmer, de le soutenir, & d’éloigner de son esprit toutes les funestes idées qui l’accabloient ; je lui lisois souvent les Livres d’Hermés, il étoit frappé sur-tout de ce passage, Lorsque les Dieux aiment les Princes, ils versent dans la coupe du fort, un mélange de biens & de maux, afin qu’ils n’oublient pas qu’ils sont hommes.

Ces réflexions le tranquilliserent, & adoucirent peu-à-peu ses chagrins ; je sentois un plaisir infini de