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Amasis avoit pris un tel ascendant sur l’esprit d’Apriés.

Le Roy, reprit Amenophis, ne manquoit ni de talens, ni de vertus, mais il n’aimoit point à être contredit ; il ordonnoit souvent à ses Ministres de lui dire la vérité, cependant il ne pardonnoit jamais à ceux qui lui obéissoient ; il aimoit la flaterie, en affectant de la haïr : Amasis s’apperçut de cette foiblesse, & la ménagea avec art. Lorsqu’Apriés résistoit aux maximes despotiques que son Ministre lui inspiroit, ce perfide insinuoit au Roy que la multitude incapable de raisonner, doit être menée par l’autorité absolue, & que les Princes étant dépositaires du pouvoir des Dieux, peuvent agir com-