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corrompirent par leur commerce l’esprit, le cœur, & les mœurs de ses habitans ; l’ame du grand Osiris abandonna son corps, qui est la nature ; elle devint comme un cadavre ; Typhon en déchira, en découpa, & en dispersa tous les membres ; il en flétrit toutes les beautés.

Depuis ce temps, le corps devint sujet aux maladies & à la mort, & l’esprit à l’erreur & aux passions ; l’imagination de l’homme ne lui presenta plus que des chimeres ; sa raison ne servit qu’à contredire ses penchans, sans pouvoir les redresser ; la plûpart de ses plaisirs sont faux & trompeurs, & toutes ses peines même imaginaires, sont des maux réels ; son cœur est une sour-