Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 1.pdf/264

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sonne. Nul ne l’aimoit, tous le craignoient ; c’étoit un abregé des vertus les plus respectables, & les plus incommodes : Anaxandride s’en dégouta, & l’éxila ; c’est ainsi que ce Prince affoiblissoit les forces de Sparte, tandis qu’Ariston en corrompoit les mœurs.

Chylon qui avoit élevé les deux jeunes Princes, les alla trouver, & leur parla ainsi : Mon âge, mes longs services, les soins que je me suis donné pour votre éducation, m’autorisent à vous parler avec franchise : Vous vous perdez l’un & l’autre par des défauts contraires ; Ariston s’expose à être souvent trompé par des favoris flatteurs ; & vous Anaxandride, vous vous exposez à n’avoir jamais de véritables amis.