Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 1.pdf/77

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le Prince, les siens s’ouvrent enfin. Il est comme un homme qui se réveille d’un profond assoupissement, & qui revient d’un délire, où rien ne lui avoit paru sous sa forme naturelle. Il avoit vû Rhetée tous les jours, sans s’appercevoir de l’état cruel où il l’avoit réduite ; il la voit à present avec d’autres yeux. Ce regard rappelle toute sa vertu, & rallume sa premiere tendresse. Il reconnoît son erreur ; il se jette aux genoux de la Princesse ; il l’embrasse, & repete souvent ces paroles entrecoupées de pleurs & de sanglots : Vivez, ma chere Rhethée, vivez pour me donner le plaisir de réparer ma faute ; je connois à present tout le prix de votre cœur.