Page:Ramsay - Les Voyages de Cyrus, éd. Quillau, 1727, tome 2.pdf/22

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Héros, tel étoit alors l’heureux séjour des hommes ; On n’y connoissoit point les intemperies de l’air, ni le combat des élemens ; Les Aquilons n’étoient pas encore sortis de leurs grottes profondes ; Les Zephirs seuls animoient tout par leurs douces haleines : On n’y ressentoit jamais ni les ardeurs de l’Eté, ni les rigueurs de l’Hiver ; le Printemps couronné de fleurs, s’unissoit à l’Automne chargée de fruits ; La mort, les maladies & les crimes n’osoient approcher de ces lieux fortunés.

Tantôt ces premiers hommes se reposant dans les bocages odoriferans sur des gazons toujours verds, goutoient les plaisirs purs de l’amitié ; Tantôt assis à la table