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hommes : Les bergeres étoient aimées des Dieux, & les Déesses ne dédaignoient point l’amour des bergers ; Les graces les accompagnoient par-tout, & ces graces étoient les vertus mêmes. Mais helas ! ce siecle d’or ne dura pas long-temps.

Un jour les hommes ne suivirent point le char de Jupiter, ils resterent dans le champ d’Hecate, s’enyvrerent de nectar, perdirent leur goût pour la verité pure, & diviserent l’amour du plaisir, d’avec l’amour de l’ordre. Les bergeres se regarderent dans les fontaines, & devinrent idolatres de leur propre beauté ; chacune ne fut plus occupée que d’elle-même ; L’Amour abandonna