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et criminel de se préparer à l’assassinat, mais ils reçoivent encore des encouragements et des félicitations. À chacune de leurs sorties, à toute revue de troupes qu’ils passent, une foule enthousiaste les suit, et ils croient que c’est le peuple tout entier qui approuve leur conduite.

Les seuls journaux qu’ils lisent et qui leur semblent l’expression des sentiments de toute la nation ou ses meilleurs représentants, exaltent de la façon la Plus servile leurs paroles et leurs actes, si stupides et si mauvais qu’ils soient.

Leur entourage, tant hommes que femmes, prêtres et laïques, tous ceux qui font bon marché de la dignité humaine, cherchent à l’envie à les encourager par la flatterie la plus raffinée, à les tromper sans leur laisser la possibilité de s’apercevoir du mensonge qui entoure leur existence. Ils peuvent vivre cent ans et ne jamais voir un seul homme réellement libre, n’entendre jamais la vérité. Parfois on frémit d’horreur en écoutant leurs paroles et en voyant leurs actes ; mais, si l’on réfléchit un instant à leur situation, on comprend qu’à leur place, tout autre agirait de même. Un homme sensé, qui se trouverait dans cette position, ne saurait prendre raisonnablement qu’un seul parti : s’en aller. S’il demeurait, il ferait comme eux.

On se demande, en effet, ce qui doit se passer dans la tête d’un Guillaume, — homme borné, d’instruction médiocre, vaniteux et n’ayant d’idéal que celui d’un hobereau allemand, — lorsque chacune de ses bêtises ou de ses vilenies est saluée par un hoch enthousiaste et commentée par la presse universelle, comme un événement de haute importance ? S’il dit