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La solution est donc bien simple, Pour faire disparaître le joug qui pèse sur les peuples et les guerres inutiles, pour faire taire l’indignation contre ceux qui semblent en être les fauteurs, et pour qu’on cesse de les tuer, il suffirait de peu : comprendre les choses telles qu’elles sont, les appeler par leur nom : dire qu’une troupe en armes est un instrument d’assassinat, que l’organisation de l’armée, œuvre à laquelle président avec tant d’assurance les chefs d’États, est la préparation au meurtre.

Que tout empereur, roi, ou président de république se rende compte que sa fonction de chef de l’armée n’est nullement honorable, ni importante, comme le lui font croire ses courtisans, mais, au contraire, nuisible et honteuse ; que tout honnête homme comprenne que le paiement de l’impôt affecté à l’entretien et à l’armement des soldats et, plus encore, que servir personnellement dans l’armée ne constituent pas un acte indifférent, mais bien immoral et honteux, et, aussitôt, l’arbitraire des empereurs, rois et présidents ; qui nous indigne tant et qui provoque leur assassinat, disparaîtra de lui-même.

Il ne sert donc de rien de tuer les Alexandre, les Carnot, les Humbert et autres ; ce qu’il faut, c’est les convaincre qu’ils sont eux-mêmes assassins, mais surtout ne pas leur permettre de tuer, ou refuser de tuer sur leur ordre.

Si les hommes n’agissent pas encore ainsi, c’est simplement parce que les gouvernements, mus par l’instinct de la conservation, les maintiennent dans un état d’hypnose. C’est pourquoi il faut chercher à empêcher les meurtres auxquels se livrent les chefs