Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Autrefois, on ne voyait pas de ces bêtes, d’où est-ce que ça vient ?

— Ça vient d’Afrique.

— Croyez-vous ?

— Oh ! je sais bien.

— Pas la chèvre ?

— Non, rien que le singe et puis le chameau.

— Vous souvenez-vous ? Dans le temps, on avait les Calabrais, avec des peaux de mouton autour des jambes et des espèces de flûtes avec des vessies qui se gonflaient.

— On n’en voit plus.

— Dieu soit béni ! d’où ce que ça sortait !

Mais Aline n’écoutait pas. Elle était triste, c’est pourquoi elle plaignait le singe. Il était si maigre et il avait de tant grosses larmes dans les yeux. Quand on le battait, elle aurait voulu le prendre