Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/133

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promet et on ne tient pas. Les paroles s’oublient, ce n’est qu’un petit bruit qu’on fait, qui s’en va en l’air avec les nuages. Les raisonnements sont plus solides, ils sont faits de pierre comme des maisons où on va se mettre pour être à l’abri. Il se disait : « C’est qu’elle s’y met trop ; elle est déjà comme une folle. Qu’est-ce que ça va être si ça continue ? Je ne peux pourtant pas me marier avec elle ; dans les bons ménages on a des deux côtés, elle n’a pas grand’chose. »

Ensuite il se disait : « Voilà à présent, comment faire ? Une qui pleure, qui peut crier ! Elles font des scènes, ça serait du beau. » Le moyen, c’est de se cacher. « Elle vient, eh bien ! on s’en va. Elle finira bien par comprendre. » Et il ajoutait dans sa pensée : « Je ne suis pas le seul après tout, elle en trouvera un autre. »