Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/157

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Elle se demandait : « Comment est-ce qu’il fera pour sortir ? Est-ce qu’on a mal ? Oh ! on doit avoir bien mal ! » Elle se rappelait des amies qui avaient eu des petits frères. Elles disaient :

— On nous avait mises dans la chambre d’en haut, mais on a bien entendu maman crier tout de même.

Il y a la sage-femme qui vient et, des fois aussi, le médecin. Et Aline avait bien peur.

Puis elle se disait : « Comment est-ce qu’il sera ? Je me demande. Comme c’est drôle d’avoir un petit garçon ! Ou bien ce sera peut-être une petite fille. On ne sait jamais d’avance. C’est seulement quand ils sont là, ça fait toujours une surprise ; mais j’aimerais mieux un garçon. » Elle l’imaginait dans ses pensées ; il aurait une grosse tête et des cuisses comme des saucissons ficelés.