Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/174

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tiré le lit au milieu du plancher. La seille où on avait baigné l’enfant était auprès et, dans le coin, un tas de linges et de serviettes. Des habits traînaient sur les meubles.

Cependant les voisines, averties par la voiture du médecin, frappaient à la porte l’une après l’autre. Il y avait longtemps qu’elles n’étaient pas revenues. Quand on a fait ce qu’Aline avait fait, les honnêtes gens restent chez eux. Mais la curiosité était la plus forte. Et elles s’excusaient, disant :

— Je suis venue voir comment ça allait.

La sage-femme leur répondait :

— Ça va bien.

— Tant mieux, je repasserai.

Et, une fois qu’elles étaient dehors, elles disaient :

— Au premier enfant que j’ai eu ça a été bien plus facile. J’ai laissé faire, voilà tout.