Page:Ramuz - Aline, 1905.djvu/218

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Le cercueil s’en allait le long du chemin qui mène au cimetière. On doit traverser le village. Les gens étaient sortis devant chez eux pour voir. Le charron qui battait son fer près du gros soufflet de cuir jaune et du feu clair dressa la tête et mit les mains sur ses hanches ; l’apprenti lâcha la corde qui retomba et le feu devint sombre. Un petit garçon qui tirait un cheval à roulettes s’était arrêté, un doigt dans la bouche. Une grosse fumée sortait du four communal. Et puis, une fois que le petit cortège fut passé, les gens rentrèrent chez eux, l’apprenti se pendit à la corde, le charron reprit son marteau et l’enclume recommença de sonner dans le soleil. Le four communal fumait toujours.

Sitôt qu’on est hors du village, le chemin devient raide. Les flaques étaient déjà sèches et la rigole tarie. Le capillaire sor-